24 Février 2015

Mais pourquoi tant de vert en plein cœur de l'hiver ?

Exceptés les massifs montagneux parés de blanc et la vallée de la Garonne sous les nuages, le Sud-Ouest de la France apparaît d'un vert éclatant sur cette image acquise le 1er janvier 2015 par le satellite PROBA-V.

C'est que cette couleur a été artificiellement accentuée. Pire : l'auteur de cette image, le satellite européen PROBA-V, ne voit même pas le vert ! « PROBA-V est muni de caméras dont les canaux sont choisis pour tirer le meilleur parti de la signature spectrale de la végétation notamment dans le rouge (domaine dans lequel la chlorophylle absorbe) et le proche infrarouge (domaine où elle réfléchit beaucoup la lumière) » explique Selma Cherchali, responsable des programmes Environnement continental au CNES.

 

« L’absence d’un canal vert sur PROBA-V est un héritage des satellites SPOT et de leur instrument VEGETATION qui lui-même ne disposait pas de ce canal dont l'intérêt est quasi-équivalent au domaine rouge pour observer les végétaux » ajoute l'experte. Lancé en 2013 depuis Kourou, PROBA-V est en effet le petit frère de SPOT-4 (1998-2013) et SPOT-5 (2002-2014). Développés par le CNES et ses partenaires, leurs instruments VEGETATION 1 et VEGETATION 2 ont acquis quotidiennement pendant 16 ans des images « en rouge et proche infrarouge » de chaque point à la surface du globe.

Micro-satellite de 138 kg, pas plus gros qu'une machine à laver, PROBA-V poursuit aujourd'hui ce suivi, un suivi essentiel pour évaluer l'impact de l'Homme et des changements climatiques sur les éco- et agro-systèmes terrestres. Fin 2015, il passera le flambeau à un satellite bien plus imposant : le satellite européen Sentinel-3A et ses 1250 kg.

 

Focus : Sentinel-3A fait partie du programme Copernicus porté par l'Agence spatiale européenne (ESA) et l'Union européenne. Il est dédié au suivi de la végétation terrestre mais aussi à l'étude des océans.

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